LES 10 COMMANDEMENTS (QUI N’EN SONT PAS) DE LA PRISE DE PRODS

On ne va pas te faire une liste de l’ensemble des risques liés à la prise de prod’, ils varient selon les contextes, les produits, tes spécificités… Nous te proposons plutôt quelques conseils de base, voici, rien que pour toi, les 10 commandements (qui n’en sont pas) de la prise de prod’ :

1) Sur le produit, tu te renseigneras (ou pas)

Chaque produit a ses spécificités, ses effets et ses risques qui lui sont propres. S’informer ne fait pas de mal, tu pourras déjà t’assurer par exemple que les effets du produit correspondent bien à ce que tu recherches (danser toute la nuit, voir des petits lutins, rigoler de ouf… il y en a moult). Il y a aussi d’autres effets, pas recherchés pour le coup, pour lesquels tu seras peut être content.e d’avoir été prévenu.e à l’avance (nausées, vertiges, migraines, etc.). Si possible, choppe aussi des infos sur la qualité de ton produit. Savoir un peu d’où il vient, s’il a été coupé avec d’autres produits, etc. Tu peux le faire auprès de la personne à qui tu l’achètes ou demander aux autres personnes qui ont acheté à cette personne et qui l’ont déjà testé.

2) Doser a minima quand tu connais pas, tu feras (ou pas) 

Quand tu vas pour tester un produit pour la première fois, commence par un 1/4 ou 1/2 dose. Parfois les produits sont surdosés ou coupés avec d’autres, goûter à petite dose avant peut t’éviter, du moins réduire, les mauvaises surprises…

3) Tes prises, tu espaceras (ou pas)

Essaie d’espacer tes prises, les effets montent progressivement, pas toujours au même rythme que les autres… Si par exemple tu viens de gober un truc, qu’au bout de 30 min/1 heure, tes potes sont comme des dingues et que toi y’a toujours rien, attends au moins 2 heures avant de regober. Sinon tu risques d’avoir une montée violente ou d’être en surdose voire de faire une OverDose. Essaie aussi d’espacer tes prises dans le temps (jours/semaines/mois) pour diminuer les risques d’accoutumance et de dépendance.

4) De personnes de confiance, tu t’entoureras (si ça fais-le)

Consommer dans un contexte rassurant avec des personnes que tu connais et qui sont en capacité de s’occuper de toi si jamais ça ne va pas.

5) Les mélanges, tu éviteras (ou pas) 

T’avais envie de faire ta petite popote, on t’a dit que varier les plaisirs c’était sympa…? BEWARE, certains mélanges ne font vraiment pas bon ménage voire peuvent être super dangereux!
Pour plus d’infos : Drugmix

6) Avant de consommer, tu mangeras (ou pas) 

Évite d’avoir l’estomac vide quand tu consommes mais c’est pas pour autant qu’il faut te péter le bide ! Et ouais trop manger, c’est pas trop le top non plus. Le mieux c’est de manger quelques heures avant de consommer mais tout dépend du produit, donc renseigne-toi avant.

7) De « bonne » humeur et en bonne forme, tu consommeras (ou pas) 

Parfois, on consomme parce qu’on se sent pas bien, qu’on déprime, qu’on vient de se faire larguer, bref, on consomme pour se sentir mieux ! Sauf que l’humeur dans laquelle tu te trouves mais aussi les conditions physiques (si t’es fatigué.e par exemple), tout ça joue un rôle sur les effets des produits. Parfois, cela peut même empirer l’état dans lequel tu es ou favoriser un bad trip (surtout pour les produits hallucinogènes). Les redescentes peuvent aussi faire qu’on se sente encore plus mal ou plus fatigué.e qu’à la base… La tentation peut être forte de se resservir pour se sentir mieux, gare au cercle vicieux ! Les prod’ ne sont pas des baguettes magiques donc fais attention quand tu joues l’apprenti·e sorcièr·e.

8) De l’eau régulièrement, tu boiras (ou pas)

Si tu consommes des prod’, sache que la déshydration te guette ! Certains produits ont tendance à faire monter la température du corps (surtout les amphétamines/speed). S’ils sont pris dans un contexte où l’activité physique est intense (ex: tu te déchaînes sur le dancefloor all the night baby), tu te rendras pas forcément compte que t’as perdu 1k de flotte et que ton corps n’en peut plus. Et bim, tu es en “surchauffe”, il ne s’agit pas d’une grosse montée de libido mais plutôt d’un risque d’hyperthermie. Ce “coup de chaud” peut aller jusqu’à l’arrêt cardiaque, l’épuisement… parfois mortel, alors n’oublie pas, l’eau c’est la vie !

9) Ta voiture, tu n’utiliseras pas

Non vraiment, évite, pionce dans ta caisse (prévois un petit duvet, oreiller, etc.) ou ailleurs. Si t’arrives pas à dodo, attends d’être redescendu·e, trouve-toi des potos ou une occupation. La durée des effets varie en fonction des produits (d’où l’intérêt de s’informer), c’est vraiment dangereux de conduire sous les effets des produits : pour toi, pour les autres. En plus de ça, tu risques de te faire sucrer ton permis et de le payer cher.
Plus d’infos sur les risques au volant et sur le dépistage des drogues.

10) Ton matos, tu ne partageras pas (ou pas)

Tu as l’âme généreuse ? Partager son produit pourquoi pas mais échanger sa paille pour sniffer et/ou sa seringue, c’est risquer de se transmettre des saloperies telles que le VIH, les hépatites B et C. Opte plutôt pour du matos à usage unique et perso. (Allez, viens par là pour plus d’infos).

RÉDUIRE LES DOMMAGES…

Dans cette partie on va parler de consommation de produits psychoactifs et de comment réduire les dommages liés à cette prise. Avant de commencer, si tu ne sais pas ce qu’est la Réduction Des Risques (RDR), on te propose d’aller voir sur le site de l’association Keep Smiling, il y a une définition détaillée de ce que c’est (et c’est par ici).
Dans cette rubrique, tu trouveras des infos qui peuvent te servir, que tu consommes des prod’ ou pas, que tu aies déjà testé ou que tu souhaites le faire un jour. Même si tu ne consommes pas, peut-être que des potes à toi le font/feront, t’auras quelques infos utiles pour les aider à réduire les risques ou faire en sorte que ça se passe le mieux possible. Tu l’as sûrement compris, nous ne sommes pas là pour te donner la fessée si tu consommes (désolées pour celleux qui aiment la fessée) ou te dire que c’est une expérience que tout le monde doit tester. Le but est de te donner les infos de base pour connaître les risques afin de pouvoir les apprivoiser au mieux, dans la mesure du possible… Après, consommer ou pas, comme si ou comme ça, c’est toi qui choisi.

Au menu du jour : les principaux ustensiles pour faire sa popote magique à moindre risque. 

« Roule ta paille » pour le sniff :

Quel que soit le produit que tu introduis dans tes narines, se repoudrer n’est pas sans conséquence. Aspirer de la poudre magique avec son nez, ça assèche et endommage les muqueuses nasales. La poudre peut aussi rester accrochée à tes poils de nez et créer des irritations voire des saignements. Cette pratique peut également endommager les voies respiratoires. Et ce n’est pas tout, si tu partages ta paille avec d’autres, il y a un risque de transmission d’hépatites (B, C).

Comment se repoudrer le nez en limitant les dommages ?

  1. Bichonner son nez et le préparer : se rincer avant et après le sniff, déboucher tout ce qu’il y a dedans, on ne veut plus rien voir là-dedans ok ? Tu peux prendre du sérum physiologique pour la petite douche de nez et un petit coton-tige d’huile d’amande douce pour être à ses petits soins.
  2. Bien préparer sa poudre magique : bien écraser sa poudre pour qu’elle soit la plus fine possible. Fais ta popote sur un support propre et lisse, un miroir par exemple. Le mieux du mieux c’est d’avoir ton propre support rien qu’à toi.
  3. Ne pas partager sa paille : ta paille c’est la tienne rien qu’à toi, ne la prête pas et ne la laisse pas traîner non plus. Le plus sûr est d’utiliser une paille à usage unique, comme ça, une fois utilisée, y’a plus qu’à la jeter ! Par exemple, tu peux utiliser des “roule ta paille” (où en trouver ?) ou en fabriquer toi-même (utilise un papier propre).

« Kit d’injection » pour le shoot :

L’injection est une pratique qui, comme tu dois t’en douter, ne fait pas beaucoup de bien aux veines. Les risques d’infections ou de “poussière” (choc septique) liés à l’usage d’un matos pas toujours stérile ou réutilisé sont importants. L’échange de matos -que ce soit la seringue, le garrot, le filtre, la cuillère ou l’eau dans laquelle on mélange le produit- c’est aussi le risque de se transmettre les hépatites B, C et le VIH (par échange de seringue).

Comment se piquer en limitant les dommages ?

  1. Prendre soin de ses veines chéries d’amour : nettoie la zone où tu veux faire ton fix, tu peux utiliser un tampon d’alcoolChange de veine à chaque injection c’est mieux pour ton capital sanguin. Privilégier plutôt les avant-bras. Ne jamais se piquer au cou et dans les seins, évite aussi les membres inférieurs. Ne jamais se piquer dans les artères.
  2. Prendre du matos stérile : en plus d’un matos en bon état, il est conseillé de se laver les mains avant. Il existe des stéribox (où en trouver ?) dans lesquelles tu trouveras tout le matériel stérilisé nécessaire pour un shoot. N’oublie pas qu’1 seringue = 1 shoot, elle est à usage unique. Ne réutilise pas non plus tes filtres.
  3. Ne pas partager son matos : même si tu l’as nettoyé à l’eau de javel, les risques de transmission d’hépatites existent. Le must, c’est d’avoir ta stéribox à toi et d’en prendre une nouvelle à chaque injection. Il existe des lieux où tu peux te procurer gratuitement des seringues et/ou rapporter celles usagées (où en trouver ?).

En cadeau bonus plus, pour plus d’infos sur une injection à moindre risque : une brochure détaillée d’Asud et un « tuto » injection en vidéo.

« Kit base » pour fumer (le crack) :

Le crack, dérivé de la coke, appelé aussi « free base » ou « cailloux », se présente sous forme de cristaux, « ressemblant » à des cailloux (d’où le surnom, ahh mais tout s’expliiiique !). Cette forme du produit, plus pure, est moult plus puissant… mais aussi, plus dangerous. Bref, les risques dont on va te parler ici sont plutôt ceux liés au mode de conso du crack : la pipe. Cette dernière, souvent en verre ou plastique (donc fragile), a tendance à abîmer nos lèvres sexy en provoquant de méchantes lésions. So, comme tu le devines ou le sais déjà, en partageant son embout à pipe, on partage aussi les contaminations (Hépatite C). Qui dit combustion dit aussi que selon le matos utilisé (plastique, verre, aluminium, etc.), la nocivité n’est pas la même.

Comment fumer la pipe en limitant les dégâts ?

  1. Prendre soin de ses lèvres : se passer une petite crème ou lingette hydratante sur tes précieuses lèvres.
  2. Choix du type de matos : la combustion est moins nocive en fonction du type de matos, à savoir que : le pyrex c’est mieux que le verre ; le verre c’est mieux que le plastique ; les fils de fer c’est mieux que l’aluminium ou les cendres. 
  3. Prendre du matos stérile : c’est toujours mieux. Dans le « kit base » tu as tout ce qui faut pour faire une pipe à crack avec les matériaux les moins nocifs (comme on l’a vu juste au-dessus). 
  4. Ne pas partager son matos : surtout l’embout, qui comme on l’a vu peut favoriser la transmission de l’hépatite C. Alors 1 embout = 1 personne (il peut se changer en plus) ou 1 une pipe = 1 personne. Tu peux aller chercher plusieurs « Kit base » pour que tout le monde ait le sien et prendre des embouts en plus. Où en trouver ?